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Date de création : 17.09.2008
Dernière mise à jour : 21.04.2025
205 articles


Caché aux intelligents - Zacharie 9,9-10 / Romains 8,9-13 / Matthieu 11,25,-30

Publié le 16/03/2009 à 12:00 par predications
Prédication du pasteur Marc Rossier
prononcée à Vers-l'Eglise, le 14 juillet 2002

Caché aux intelligents
(Zacharie 9,9-10 / Romains 8,9-13 / Matthieu 11,25,-30)

Faites ce que je dis, mais ne prenez pas exemple sur moi ! Voilà le piège dans lequel le texte de Matthieu m’entraîne. Comment un pasteur qui a fait ses longues études à l’université va-t-il pouvoir, non seulement vous expliquer, mais vous démontrer de façon convaincante que le mystère du Royaume de Dieu est caché aux sages et aux gens instruits.
En ces temps où on se méfie de tout ce qui est trop simple, trop facile. En ces temps où on se méfie au plus haut point des beaux parleurs et des leader charismatiques qui abusent de la crédulité des gens et les entraînent des mouvements sectaires. En ces temps où on veut des preuves, des explications rationnelles, scientifiques et psychologiques qui rassurent, comment vous transmettre cette parole de louange, où Jésus se réjouit de ce que les sages et les gens intelligents ne peuvent pas comprendre le Royaume qui est pourtant si simple d’accès aux plus petits.
Le terme grec qui désigne les plus petits, c’est un terme qui désigne les enfants ou les gens infantiles. Si ces plus petits ont découvert quelque chose du Royaume de Dieu, qui aujourd’hui va leur prêter attention ? Qui va croire les discours des plus naïfs de ce monde ?
Comment vont-ils trouver une tribune pour prendre la parole ?
Comment persuader de manière intelligente que l’intelligence est
inutile pour comprendre le mystère du Royaume de Dieu ?
C’est vous dire si ce paradoxe me mets dans l’embarras ce matin. Mais je vais tout de même essayer.
Je me suis demandé quels pouvaient bien être les handicaps des gens sages et instruits. Ceux qu’on appelle volontiers des maîtres.
Le premier handicap que je discerne, c’est cette illusion de croire que la connaissance permettrait de maîtriser la réalité et la vie.
Dans le milieu des sages et des gens instruits, on trouve souvent ce désir profond de tout maîtriser par l’intelligence.
Ça commence par la maîtrise du corps (par la science de la médecine), puis des sentiments (psychologie), et enfin la maîtrise de la spiritualité (philosophie - Théologie). Maîtriser aussi les relations pour que les hommes puissent vivre en société.
Collectivement et individuellement, l’homme a peur d’être surpris. Il veut pouvoir comprendre sa vie pour la diriger comme il l’entend. L’homme veut connaître la vérité pour pouvoir établir des lois adéquate et faire régner la justice.
Comment donc cette recherche de maîtrise de la vérité peut-elle devenir un obstacle pour vivre le Royaume de Dieu.
Si la recherche de maîtrise permet de magnifiques réussites, nous permettant de ne pas vivre comme des animaux, nous permettant de pondérer nos colères, et de maîtriser nos mauvais sentiments, de prolonger la vie, d’améliorer le quotidien.
Cette même recherche de maîtrise a peut-être aussi tendance à
pondérer nos joies, nos enthousiasmes, à pondérer et étouffer la saveur de la vie.
La maîtrise des gens instruit ne risque-t-elle pas de mettre une distance entre l’homme et la réalité. Ne risque-t-elle pas de détruire la relation directe avec la vie que Dieu nous donne : « Calme ta joie » dit-on parfois, « maîtrise-toi », « ne te laisse pas aller ». la maîtrise peut aussi étouffer la vie, étouffer les larmes, tout ce qui n’a pas sa place dans les codes de conduite et de relations. Et Jésus dénoncent les lois qui étouffent.
A l’époque, il y avait justement ceux qu’on appelait les maîtres de la Loi. Or pour désigner la loi, à cette époque, on utilisait volontiers l’image du joug. Chaque maître avait son école de disciples. Et les disciples endossaient le joug, c’est à dire les règles particulière de leur maître.
Et au milieu de ce foisonnement d’offre de spiritualité en tout genre, telle qu’on peut le constater encore aujourd’hui, Jésus lui aussi fait sa publicité : Venez à moi vous qui êtes fatigué de votre joug, Prenez sur vous le mien et laissez-moi vous instruire, car je suis un maître doux et humble. Jésus n’est pas un maître qui maîtrise, il est un maître qui rejoint. Un maître qui arrive vers nous, non pas sur un arrogant cheval, mais sur un âne.
Le second handicap que je discerne aux sage et aux gens instruits, c’est celui que j’appelle le recul. Pour mieux analyser, pour mieux comprendre et étudier, il faut prendre du recul, essayer d’avoir une vision d’ensemble, tenter de comprendre comment les choses s’articulent et fonctionnent globalement.
Dans la mesure où le recul est une technique intellectuelle pour mieux saisir ce qui nous arrive et ce qui nous entoure, on pourrait peut-être le comparer à notre volonté de distinguer le bien et du mal. Le recul s’apparenterait-il au fruit tentateur et interdit qui nous précipite dans le malheur une fois qu’on y goûte.
Le recul va à l’encontre de la crédulité, ce qui pourrait paraître un bien dans un premier temps, mais il introduit en même temps un poison mortel dans nos esprits : le poison du doute. Le recul nous interdit de croire à quelque chose qui n’a pas été compris jusqu’au bout. Le recul nous fait douter de tout ce qui n’est pas intellectuellement abordable. Avec le recul, le miracle n’a plus sa place. Il est remplacé par des hypothèses, des pondérations, des explication physique ou psychosomatiques.
Le recul est même devenu la base et l’outil de bien des philosophies qui voulaient reléguer les religions au rang des croyances sans fondements et mensongères. Et peut-être que le scepticisme est la plus caricaturale d’entre elles.
Au niveau philosophique, le recul a conduit l’homme dans une impasse où la vie n’est même plus sûre d’avoir sa place. Le doute planant sur toute chose a amené Descartes à résumer l’unique certitude possible : « Je pense donc je suis ».
Certitude dérisoire et mortifère. Pire encore :
certains philosophes ont poussé le bouchon du recul et du doute encore plus loin en mettant même cela en doute. En mettant même leur propre existence en doute. Et ce doute génère la pire des choses pour l’homme, je veux parler de l’angoisse. L’angoisse extrême de se dire : et si je n’existait pas ? et si tout cela n’était qu’un rêve issu du néant, et si Dieu n’existait pas ?
A cause du recul et du doute, les sages et les gens instruits sont toujours en danger de manquer la présence de Dieu. Et le résultat de cela, c’est l’angoisse. Dans ce monde si mystérieux, celui qui ne peut concevoir Dieu se confronte immédiatement à l’angoisse d’être perdu, d’être inutile. Et plus il est angoissé, plus il a besoin de comprendre, plus il est frustré, plus il angoisse. C’est la spirale infernale.
Et voilà, au milieu de ces gens instruits qui lui posent des questions pièges pour étancher leur soif angoissée de comprendre, voilà un Jésus se réjouit. Jésus qui se met à louer Dieu de ce que la vérité, cachée aux sages et au gens instruits, se révèle si simplement aux plus petits. A ces plus petits qui n’ont pas leur place dans les hautes réflexions spirituelles des théologiens et des théoriciens de Dieu.
Jésus qui se réjouit, parce que l’approche du Royaume de Dieu passe par un tout autre chemin. Un chemin qui ne génère pas d’angoisse, un chemin d’immédiateté, un chemin où ne compte que l’expérience de la présence de Dieu, un chemin où ne compte que la joie de lui appartenir, la joie de le louer, un chemin fait d’une paix générée par la confiance. Un chemin bien différent de celui qui est pavé d’angoisses générées par le doute.
L’apôtre Paul nous invite à ne plus vivre selon notre chaire, mais selon l’Esprit de Dieu qui vit en nous. Il ne convient pas ici de comprendre la chaire uniquement dans le sens de la sexualité.
Vivre selon notre chaire, c’est, plus simplement et plus largement, vivre, de notre propre regard sur le monde et sur nous-mêmes.
Alors que vivre selon l’Esprit, c’est s’en remettre à un autre, c’est abandonner toute prétention de maîtrise, c’est renoncer au recul et coller à l’immédiateté du miracle de la vie. Laisser émerger et rayonner l’Esprit de Dieu qui vit en nous, c’est simplement se permettre de vivre. Vivre pleinement sans s’inquiéter.
Vivre de l’Esprit, c’est comprendre le monde et nous comprendre nous-mêmes non pas avec nos réflexions, mais c’est adopter le regard de Dieu. Vivre de l’Esprit, c’est poser le fardeau des questions, pour entrer dans le repos que nous propose celui qui est doux et humble de cœur. Dans le repos de ceux qui n’ont pas besoin de tout comprendre, pour accéder au bonheur de vivre devant Dieu.
Faites ce que je dis, mais ne prenez pas exemple sur moi. Je vous l’avais dit : C’était le piège de cette prédication. Peut-être même que comprendre ce que je viens de vous dire n’a finalement aucune espèce d’importance. Amen !

Commentaires (1)

Anonyme le 09/07/2023
Merci beaucoup pour cette prédication très édifiante


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