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je suis ravie d'avoir lu ce texte qui m'a semble incomprehensib le . c'est pour cela j'ai cherche un commentai
Par Anonyme, le 03.05.2025
luc 12 : 35-48
Par Anonyme, le 04.03.2025
c'est vraiment très important et très profond, j'aime la prédication ça me fait du bien
Par Anonyme, le 08.01.2025
amen
Par Anonyme, le 26.12.2024
c'est édifiant merci pour le partage.
Par Anonyme, le 02.10.2023
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Date de création : 17.09.2008
Dernière mise à jour :
21.04.2025
205 articles
Prédication du pasteur Marc Rossier
prononcée aux Diablerets et à Vers-l'Eglise, le 2 janvier 2011
Vin Nouveau
(Psaume 33,3-11 / Luc 5,27-39)
Hier soir, en soupant avec une famille de la paroisse, j’ai pris la bouteille de vin que je trouvais bon, et j’ai regardé sur l’étiquette en quelle année il avait été vendangé.
Les années viticoles se succèdent et les vignerons savent discerner dans le vin nouveau, les années qui promettent. Comme le dit Jésus, le vin nouveau n’est pas à boire tout de suite, c’est le vieux vin qu’il faut boire : « Personne ne veut boire du vin nouveau quand il a bu du vin vieux. En effet, on dit : “Le vieux est meilleur ! ” »
Le vin nouveau doit d’abord vieillir pour transmettre toute sa saveur, son goût et son élan.
Que faut-il donc faire ? Il faut savoir le garder. Le garder sans qu’il s’abîme. Il lui faut de la place dans les cuves, dans des outres solides et neuves, qui auront la capacité de contenir toute la fougue du raisin fraîchement pressé.
Les vendanges se succèdent, les années se succèdent.
Les générations se succèdent. Et dans l’Eglise aussi. Chaque année, nous buvons les bonnes vieilles bouteilles, nous nous réjouissons des bonnes vieilles recettes.
Mais chaque année aussi – la fête des Rameaux approche - une nouvelle volée de catéchumènes arrivent à maturité juste suffisante pour être mise en bouteille.
Comme les vignerons, il arrive aux pasteurs et catéchètes de parler d’une bonne volée, d’une bonne année. Mais c’est du vin nouveau, du vin fougueux, plein de verve et encore immature. Ce sont des générations qui peinent à trouver un cadre suffisamment solide : un cadre qui n’a pas peur d’être dérangé, secoué par leur impétuosité.
Chaque année aussi, de nouveaux adultes sont touchés par la foi au Christ. Leur élan est neuf, leur soif est immense, leur curiosité sans borne. Il y a tant de choses qu’ils ne comprennent pas. Encore tout jeune dans la foi, ils risquent de faire de nombreuses erreurs, en essayant ceci ou cela. Ils s’enflamment pour la nouveauté et s’égarent parfois. Mais c’est ainsi qu’ils apprennent : sans écouter les anciens dire : « oh, on a déjà essayé, ça ne marche pas, ça ne donne rien. Vous feriez mieux de faire comme nous »
Le vin nouveau est extrêmement risqué pour notre église presbytérienne (=des anciens). Des anciens qui parfois oublient qu’un jour ils ont été du raisin fraîchement pressé. L’église, c’est un cadre. L’église est un contenant.
Le contenu, ce sont les hommes, ce sont les femmes, ce sont les enfants que Dieu aime. Et comme les vendanges se succèdent, les années se succèdent.
Les générations de vin nouveau se présentent chaque année à la porte de l’église. Accueillir du vin nouveau, c’est très risqué pour le contenant : « Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres. Sinon, le vin nouveau fait éclater les outres, il coule par terre, et les outres sont abîmées. »
Pourquoi faire venir ici du vin nouveau ?! : ils vont tout nous abîmer, tout nous saccager. Et ils repartiront déçu !
On ne mélange pas du vin nouveau avec du vieux vin. «On n’amène pas des catéchumènes dans un culte !» «On ne fait pas venir des enfants dans le cercle d’une sainte cène. Sinon, il y aura des miettes par terre et les participants vénérables seront heurté par ces présences innocemment irrespectueuses.»
Jésus est interpellé par les vénérables tenant de la religion juive, qui regardent ces nouveaux croyant drainés par Jésus. Cette nouvelle génération : « Les disciples de Jean-Baptiste jeûnent souvent et ils font des prières. Nos disciples font la même chose, mais tes disciples à toi mangent et boivent ! » «Vous mangez et vous buvez avec les employés des impôts et avec les pécheurs. Pourquoi donc ? »
« Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres. Sinon, le vin nouveau fait éclater les outres, il coule par terre, et les outres sont abîmées.Mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves. »
Le vin nouveau est dangereux, si l’église croit qu’elle est une outre. Par contre le vin nouveau est une bénédiction si l’on comprend que l’Eglise est une cave. Et dans une cave, il faut plusieurs outres. Il faut des vieilles outres pour le vieux vin, le vénérable, le meilleur. Et il faut des outres neuve pour le vin nouveau. Le vin instable aux idées neuves et choquantes. Il faut des outres neuves pour accueillir les nouveaux, les malades de la foi, les pécheurs.
Jésus s’est occupé – une fois – de mettre du vieux vin dans les outres des noces de Cana. Mais on le voit bien plus souvent marcher aux frontières de la foi et de l’église. Il évangélise, il annonce la bonne nouvelle, pour presser du raisin neuf et encuver du croyant neuf.
Jésus bouscule, Jésus déplaît, Jésus innove, Jésus dérange. Il invente rien moins qu’une religion pour les nouveaux croyants : imaginez un peu. Le rituel du principal sacrifice, toujours offert au temple de Jérusalem, selon un protocole et une liturgie extrêmement précise pour des pèlerins qui ont suivi toute une préparation rituelle. Ce grand sacrifice, Jésus décide de le célébrer dans un galetas, autour d’une table, avec ses amis. Et il utilise de la nourriture ordinaire pour vivre ce que l’église, en se bonifiant, en prenant de l’âge et de la bouteille, pour vivre ce que l’église a transformé en nourriture sainte pour une table sainte, voir en eucharistie rituelle extrêmement liturgique et protocolée.
Sous le tipi, quand la pasteur Hetty Overeem est venue s’installer à côté du terrain de foot aux Diablerets au printemps passé, elle a célébré la sainte cène avec du thé froid que chacun a bu à tour de rôle, croyant que c’était du Rivella, parce que ce thé froid se trouvait dans une bouteille en pet de cette marque-là. Je ne vous cache pas que j’ai été un peu choqué quand même. Comment on dit exactement ?…, ah oui : outré. Ma vieille outre s’est fendue ce jour-là. Et mon vieux vin qui s’est échappé par cette fissure, j’ai du le recueillir dans un gobelet en plastique, pour ne pas le perdre. Il s’est retrouvé mélangé à du vin nouveau : quel gâchis dirait un vigneron. Mais était-ce vraiment du gâchis si cette expérience mettait le doigt de Dieu sur le fait que ma foi vieillie me déconnectait, me coupait déjà des balbutiants de la foi ?!
Le défi aujourd’hui, c’est de faire cohabiter les vieilles outres pour le bon vin et les outres neuves pour le vin qui promet. Le défi pour notre paroisse, très concrètement, c’est de faire vivre en même temps un cadre pour faire venir à maturation les anciens, et un cadre pour recueillir les immatures dans la foi.
En Angleterre, dans l’église anglicane, qui est une des églises les plus ressemblante en Europe à notre église vaudoise, un mouvement nouveau est né. Il a choisi de s’appeler New Wine – « Vin nouveau » justement. En cohabitant avec les structures et les habitudes traditionnelles de l’église, ce mouvement enthousiasme les jeunes générations, les familles à tel point, que des paroisses qui avaient été abandonnée – je dis bien abandonnées – sont réouverte par cet élan de vin nouveau.
La déchristianisation en Angleterre est bien pire qu’ici. Ce qui fait que la redécouverte de l’Evangile est une expérience grandiose pour ceux qui n’en avait jamais entendu parler. Le Christ sauve et il est le centre absolu de tout nouvel élan.
C’est Jésus ressuscité qui remplit les cuves de vin. C’est lui qui en sert du meilleur et du plus mature, c’est lui encore qui fait naître la foi au cœur des ignorants immatures.
Mais c’est à nous qu’incombe la responsabilité de fournir les outres neuves. Dans notre paroisse, que propose-t-on ?
Les années se succèdent et les élan pour accueillir le vin nouveau doivent aussi se succéder.
Il faudra trouver un nouvel élan dans notre paroisse. Et Dieu sait si c’est difficile pour les anciens, pour un conseil de paroisse, pour les pasteurs, de retrouver un nouveau souffle.
Mais c’est indispensable et surtout, entre les mains de Dieu, tout est possible. Mettons-le à la première place, à la racine de nos nouveau élan, faisons du Christ, le cep de nos nouveaux sarments.
Nous devons croire qu’il est possible de faire naître la foi au cœur de tous ceux qui l’ignorent ou se sont distancé de l’église. Nous devons espérer en chacun de ces cœurs immature et nous laisser porter par l’élan de Jésus de Nazareth qui est allé boire des pots et faire des bouffes avec ces gens, au plus grand scandale des anciens de sa religion.
L’élan des outres neuve doit être un élan constant. Chaque année, il faut de nouvelles outres, parce que chaque année arrive du vin nouveau aux vendanges de Dieu. L’église ne peut exister, une paroisse ne peut survivre que si elle est en mouvement constant, constamment réformée. Prise dans un élan généreux d’évangélisation. Le chrétien n’a pas le droit de ne se soucier que de sa propre outre. Nous avons à offrir ce cadeau à tous. Et c’est notre prière, alliée à notre action qui sera déterminante. Parce que nous avons besoin d’être porté par l’élan de l’Esprit Saint. Lui seul saura diriger nos pas et nous aider à construire l’église et les outres qui recueilleront la foi de demain.
Bien entendu, l’essentiel n’est ni dans les outres, ni même dans la cave. La vérité est dans la foi qu’elles contiennent. La vérité est dans le vin. Vin vieux ou vin nouveau : voilà la Vérité de l’église.
D’ailleurs ne dit-on pas « in vino véritas » ?!
Amen!
Une prière :
Père,
J’aimerais placer sous la bonne garde de ton Esprit, chacun de nos projets qui voudrait permettre à notre communauté de rester vivante devant toi, année après année, vivante devant toi, génération après génération.
Tu es le sauveur, tu es la source de toute vraie vie, Seigneur continue à nous insuffler la foi et conduis-nous à maturation dans l’église, Mais permets-nous aussi d’offrir dans notre communauté des espace d’accueil pour celles et ceux que tu conduis et que tu conduiras à nous.
Je remet à ton discernement sous ta bénédiction les suites du groupe Horizon2010, la possibilité peut-être de vivre des cultes d’accueil le samedi soir à la chapelle.
Je te demande de bénir chacun de tes enfants, pour qu’il trouve comment exercer sa vocation dans tes projets d’amour pour les plus petits, les malades, les pécheurs, les immatures.
Seigneur, fais couler à flots le vin nouveau dans notre cave, et fais-nous la grâce de savoir le recueillir et le garder dans des outres neuves.
Que l’Evangile de ton amour, la Bonne Nouvelle de ton salut puisse être le socle de vie de notre paroisse et plus largement de notre vallée.
Nous te prions dans le nom de ta parole, le nom puissant de Jésus-Christ. Exauce-nous et guide-nous. Amen !